En quelques mots pourriez-vous me présenter le projet Dire Grandir Devenir.
Dire Grandir Devenir est un projet de prévention des conduites addictives qui a été mené au collège les Sicardières de l’île d’Yeu, sur 4 années, de 2008 à 2012, auprès de tous les élèves de la 6ème jusqu’à la 3ème. Dire Grandir Devenir répond aux résultats d’une enquête menée auprès des élèves : la non consommation d’alcool n’est que très peu envisageable et la moitié des élèves de 3ème déclarent avoir été ivres avant 14ans.
Stéphanie Lefevre est attachée de direction, art-thérapeute et référente CAARUD sur l'Ardèche. Emilie Robin est infirmière diplômée d'Etat.
Qu'est-ce qu"un CAARUD ?
CAARUD est l'acronyme de Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues. A la suite des boutiques et bus de réduction des risques pour usagers de drogues, les CAARUD sont entrés dans le champ médico-social avec la loi du 9 août 2004 et le décret du 19 décembre 2005. Financés par l'Assurance maladie, ils sont en général gérés par des associations, gestionnaires par ailleurs d'un Centre de soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA).
L'A.N.P.A.A. en gère sur six départements.
Existe-t-il des spécificités de la consommation d’alcool féminine ?
Si les hommes et les femmes alcoolo-dépendants expriment un mal-être lors de leur consultation, chez les femmes il semble que cette souffrance ait motivé leurs premières consultations alors que chez les hommes elle semble en être le résultat.
J’ai ainsi noté que les femmes étaient plus sensibles à la qualité et à la durabilité des relations avec les autres. La relation à l’autre, en l’occurrence souvent le conjoint et les enfants, est souvent perçue comme une source d’équilibre. Elles ont donc tendance à privilégier cette relation, quitte à s’effacer et endosser un rôle de femme parfaite, en supportant des situations inacceptables.
L’Uniopss vient d’éditer un guide «L’accès aux droits à une couverture maladie» à destination des professionnels. Quels est l’objectif de ce guide ?
Devant le phénomène préoccupant du nombre croissant de personnes n’ayant plus recours aux soins par manque de moyens ou d’informations,
En 2011, le CSAPA-ANPAA52 a obtenu le «Label année des patients et de leurs droits». Que récompense-t-il ?
Début 2011, force est de constater qu’il reste des Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) qui n’ont pas réussi à s’approprier pleinement le contenu de la loi de 2002. Les équipes sont encore nombreuses à fonctionner avec un dispositif qui place le soignant au centre de la relation à l’usager. La loi est une incitation à placer l’usager au centre du dispositif même si elle apparaît comme une contrainte réglementaire et administrative.
Le Label année des patients et de leurs droits met en exergue des actions qui garantissent le respect des usagers dans le respect de la loi de 2002. Il a pour objectif de dynamiser l’exercice de la démocratie sanitaire tout en saluant l’implication des professionnels de santé dans la promotion des droits des patients.
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) induisent-elles de nouveaux comportements chez les jeunes ?
Il peut paraître compliqué pour certains parents de communiquer avec leurs enfants sur des choses qu’ils ne connaissent pas. Pourtant, il faut comprendre que les catégories du fonctionnement psychique n’ont pas changé. Elles se révèlent seulement différemment.
Les nouveaux outils technologiques sont donc seulement mis au service de processus psychiques qui ont toujours existé. Si le jeu vidéo, pour ne parler que de lui, est socialisant ou désocialisant, c’est à cause de l’état d’esprit du joueur.Si les parents rencontrent des difficultés à communiquer avec leurs enfants, comment réenclencher le dialogue ?
Le Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) s’appuie sur 6 membres permanents et sur un conseil d’administration composé d’experts, pour :
Pour cela, nous utilisons plusieurs outils ou leviers.
Le CNCT gère plusieurs observatoires, dont chacun a un objectif bien précis :
La législation
Faire évoluer les vides juridiques et les imperfections des textes grâce à une jurisprudence positive. Nous lançons relativement peu de nouvelles procédures. Nous sélectionnons des procédures «phares » qui nous permettent de suivre une stratégie juridique et d’aboutir à des décisions exemplaires, de référence.
- En quelques mots, quel est votre parcours professionnel ?
J’ai débuté en tant que médecin de santé publique à l’institut national de santé publique à Alger. J’ai été pendant plusieurs années, responsable d’un programme « santé des jeunes » puis la dernière année, responsable du département d’éducation pour la santé.
Je me suis ensuite installée en France et c’est tout naturellement que je me suis tournée vers le réseau des comités d’éducation et de promotion de la santé. J’ai alors travaillé pendant plusieurs années au CRESIF (comité régional d'éducation pour la santé d'Ile de France) en tant que responsable de formation. Mais le CRESIF a fermé. EMMAÜS Solidarité cherchait un chargé de mission santé, la thématique m’intéressait, j’ai donc postulé.
- En quelques mots pourriez-vous retracer votre parcours professionnel ?
J’ai commencé ma carrière professionnelle comme professeur de math. Je me suis rapidement rendu compte que l’enseignement tel qu'il était proposé aux élèves ne me plaisait pas. Je me suis alors formé à l’informatique.
C’est en tant qu’usager de drogues que j’ai découvert la réduction des risques (RDR) en consultant au sein d’un Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues (Caarud). Cette rencontre a été une révélation ! De voir qu’une politique de santé acceptait l’usager comme tel, sans jugement, sans stigmatisation sur sa consommation. Je me suis alors impliqué au sein de la structure, pour ensuite occuper un poste de chargé de communication / Internet.
- En quelques mots, pourriez-vous retracer votre parcours professionnel ?
Avant mon arrivée à la direction de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en juin dernier, j’ai passé 18 mois au sein du pôle recherche d’un groupe pharmaceutique, comme responsable de projets en épidémiologie. Auparavant dans le cadre de mon Internat de médecine, après mes études à Polytechnique, j’ai travaillé quatre ans dans différentes structures de santé publique : à l’Assistance Publique -Hopitaux de Paris, mais aussi dans une agence sanitaire et à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Ces expériences multiples m’ont permis d’approcher des aspects très complémentaires de cette discipline.